De l’agriculture industrielle et productiviste à l’agriculture biologique, à la permaculture ou à l’agroforesterie. Des nouvelles formes de production, de commercialisation et de consommation.

De l’intégration de l’environnement ou des non humains dans nos manières de ressentir, de vivre et de bâtir. Questions des hybridations, de la puissance des milieux. Question du Tiers paysage…

Du tableau à l’installation, au dispositif, à l’expérimentation et à la co-création. Du dépassement de l’objet et du produit fini à l’esthétique relationnelle.

De la génétique à l’épigénétique (les gènes peuvent être activés ou réprimés par l’environnement) - de l’entropie à la reconnaissance de la néguentropie. De la question de l’homéostasie et de la biodiversité.

De l’univers mécaniste à l’univers chaotique, systémique et intriqué.

De la croissance exponentielle et autodestructrice à la transition du bien- être (externalités, santé, écosystèmes). Passage de ce que l’on compte (les biens matériels, le PIB) à ce qui compte (les liens, la santé, les écosystèmes, les savoirs, le sens…).

De la démocratie représentative à la démocratie participative, active, créative. De la démocratie à la biocratie.

Du droit de la propriété (peut- on accorder un droit de propriété exclusif à un sujet ou à une chose qui n’existe que traversé par d’autres que lui-même ?) au droit relationnel - questions du droit d’accès, du droit des liens ou des nouages, questions des communs et de l’émancipation du droit à la « nature ». Questions des institutions inter espèces.

De l’économie libérale des biens fondée sur la concurrence, l’individu, la compétitivité ou l’ « utilité », à l’économie de la coopération (sociale et solidaire, circulaire, écologique) sociale et solidaire. Question du pluralisme interne et de l’interdisciplinarité.

De la logique de l’individu et de la compétence ou du savoir comme capital à l’école comme espace de décélération, d’éveil, d’apprentissage de la pensée et d’expériences de travail collectif et solidaire.

Des énergies fossiles aux énergies renouvelables. Question du climat.

De la reconnaissance des interdépendances au cœur du vivant. De la reconnaissance des milieux et des écosystèmes. De la reconnaissance de la Terre comme un organisme vivant. De la reconnaissance du « récit des choses terrestres ».

De l’identité fossile ou racine à l’identité traversée, plurielle ou relation. De la question du genre, de l’altérité, de l’hôte ou des hôtes, des intercesseurs et de l’intersectionnalité.

De la réalité comme état ou du réalisme comme absolu au réel comme interprétations, dons, imaginations, processus, devenirs ou utopies. De la nécessité de fictions constituantes ou des imaginaires institués aux imaginaires instituants.

De la langue des insularités à la langue traversée à la langue hybride, à la langue des hospitalités ou à la langue mineure.  De la langue comme narrations ou processus.

De la marchandisation de nos attentions à la multiplicité des formes et des contenus et à l’essor des forums de délibérations

Des frontières de l’intolérance à la nécessité de l’hospitalité et des rencontres.

Des animaux comme instruments aux animaux colocataires du monde, questions de la conscience animale, du vivre avec, des territoires et des alliances.

De la reconnaissance des arbres et des plantes non comme des organismes isolés mais comme êtres sensibles et sociaux.

Des monnaies souveraines aux monnaies alternatives, locales, démocratiques. De la  monnaie comme commun.

De la découverte de la plasticité du cerveau aux mises en réseaux des aires cérébrales. De l’éloge de la diversité contre le déterminisme.

D’une société de la captation ou de l’emprise des données à une société de la contribution et de l’expérimentation.

Des partis (organisation verticale et hiérarchisée) aux mouvements (organisation horizontale et participative). Des nouveaux modes d’actions politiques. Question de nouveaux types d’institutions. Question de la souveraineté solitaire des Etats à leur souveraineté solidaire.

De la question des coupures, des insularités, des grands partages à celle des continuités, des compositions, des embrouilles, de la diplomatie...Comment changer de ton en philosophie ?

De la psychanalyse comme relation,  écoute, accueil à toutes les différence et les singularités.

De l’âge axial des transcendances à la spiritualité. De la reconnaissance de l’indétermination et du sujet traversé.

De la médecine exclusivement organique et individuelle à la médecine préventive, environnementale, relationnelle ou à la question du soin. De l’émergence de l’immunothérapie.

Des espèces séparées à la co-évolution et à l’hybridation. Question des relations symbiotiques (exemple des bactéries) et du mycélium. « Les espèces qui survivent sont celles qui coopèrent le plus », Kropotkine.

De la physique classique des objets distincts à la physique quantique- phénomènes de l’intrication, de la non-séparabilité.

De l’individu autodéterminé -maître et possesseur de lui-même- et rationnel au sujet relationnel ou traversé (inscrit dans un plus vaste que lui-même)- question de la néoténie, de l’altérité,  de la vulnérabilité, des espaces transitionnels ou dépropriatifs, des corps parlants…

De la séparation des temps - passé, présent futur- au changement de leurs rapports et donc à l’histoire. Penser les temps dans leur dimension d’interdépendance ou dans leurs connexions qui, réfléchies et assumées, peuvent par exemple nous sortir de la répétition de l’éternel retour de la cruauté.

De la reconnaissance de la traduction comme langue à venir pour infinir les relations, pour que nos communs débordent les frontières entre les savoirs et les formes de vie.

Du travail subi (fiction du « travail marchandise ») aux métiers et à l’œuvre - question de la richesse plurielle non réductible à la valeur monétaire, et du sens. Question du revenu contributif.